Cet article relate l’expérience de 5 certificateurs différents ayant inspecté un même appartement.
Le logement avait pourtant deux atouts énergétiques : une isolation visible et une installation photovoltaïque partagée avec le triplex au-dessus de lui.
Malgré les mêmes preuves acceptables fournies à chaque certificateur PEB, les scores obtenus pour le logement variaient considérablement, allant de E- à D, soit une différence de consommation énergétique de 47%.
Cette expérience a mis en évidence les différences dans l’encodage des surfaces des logements, la longueur des conduites de distribution de l’eau chaude sanitaire, la puissance de l’installation photovoltaïque, l’épaisseur de l’isolant du plafond cave et la transmission thermique des châssis.
Le Ministre bruxellois de l’Énergie reconnaît la nécessité d’investir dans la formation, les logiciels et les contrôles pour minimiser ces différences et pour que les logements puissent se rénover efficacement.
Mais de qui se moque-t-on ?
Le certificat PEB servait, à la base, d’un simple outils de comparaison. Pour permettre à tout un chacun de comparer la performance des biens entre eux.
Maintenant le législateur en a fait une arme économique, non maîtrisée, dans laquelle nous (citoyens) allons en subir les conséquences. Impact sur les loyers, impacts sur les prix de vente, impacts sur les taux des crédits hypothécaires, impacts sur les capacités d’emprunt pour les travaux. Ce n’est pas normal, que ces méthodes aléatoires ont autant d’influence sur le marché immobilier ?
Contrairement aux dires du Ministre, c’est en amont qu’il faut prévoir des outils et des formations optimales (et non après ou pendant) surtout quand ces certificats ont un impact réel sur l’économie et le pouvoir d’achat des citoyens.
C’est un scandale ce genre d’écart entre ces 5 PEB (on parle tout de même de 47%) et des abus observés.
À cause d’une mauvaise méthode et de ses abus, le citoyen est impacté.
Il est grand temps d’améliorer les choses.
Oui le certificat PEB est une super idée, mais elle doit prendre en compte les faits et la réalité !
Prendre en compte les aspects techniques (performance du système de chauffe, des châssis, des isolants (murs/sous-sols/toit), la qualité des matériaux et leur impact écologique (énergie grise) mais aussi la réalité des consommations réelles (en reprenant par exemple l’historique des trois dernières années (chauffage et eau chaude).
Impact réel de cet outil mal utilisé (maîtrisé) :
L’impact du certificat de performance énergétique des bâtiments (PEB) est de plus en plus important en Belgique, où les propriétaires de maisons à haut rendement énergétique peuvent vendre leur propriété à un prix plus élevé et bénéficier de taux hypothécaires plus bas. Le certificat PEB, qui est une mesure théorique, ne tient pas compte des habitudes de chauffage des occupants et de nombreux propriétaires estiment qu’il surestime les consommations réelles des logements. En outre, depuis le 1er novembre 2022, le certificat PEB est utilisé pour fixer l’indexation des loyers.
Un label PEB (performance énergétique des bâtiments) en dessous de la moyenne (entre A et D) peut augmenter le prix de vente d’une propriété de 17,3% en Wallonie, tandis qu’un label inférieur (E à G) peut diminuer le prix de vente de 15%, selon la Fédération du Notariat en 2022. Les banques exigent un certificat PEB pour l’achat d’un bien immobilier et proposent des taux d’intérêt préférentiels pour des biens économes en énergie. Les propriétaires ayant un label F ou G ne peuvent plus indexer leurs loyers, tandis que les propriétaires ayant un label E sont limités à une indexation de 50% et les propriétaires ayant un label D peuvent indexer à 75% seulement en Wallonie. Les propriétaires de logements estiment que le certificat PEB surestime la consommation énergétique réelle de leurs logements, car il ne prend pas en compte les habitudes de chauffage des occupants et n’inclut pas de paramètres tels que la qualité de pose de l’isolant.
Découvrez l’enquête complète réalisée par l’équipe d’ #Investigation de la RTBF